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En position très favorable pour enchaîner un deuxième mandat le 28 mars, Marie-Louise Fort avoue avoir été profondément marquée par les trois mois de crise sanitaire.

Largement en tête le 15 mars dernier, la liste Sens 2020 (39,17 % des suffrages exprimés), conduite par le maire sortant Marie-Louise Fort (LR-UDI), ouvre la série d’interviews consacrées aux quatre candidats qualifiés pour le deuxième tour des municipales à Sens.

La campagne des municipales reprend après trois mois d’interruption. La crise sanitaire et le confinement vous ont-ils changée, ou à défaut vous ont-ils appris quelque chose ? Si oui, comment cela se traduira-t-il dans la prochaine mandature ?

« Une telle crise marque la vie d’un maire. On est constamment mobilisé, avec des décisions importantes à prendre tous les jours : annuler ou non des manifestations, ouvrir ou non les écoles. Protéger les Sénonais et garantir la sécurité de nos agents sur le terrain : autant de défis quotidiens. La réunion quotidienne de la cellule de crise m’a permis de gérer au mieux le confinement et le déconfinement.

La leçon de cette crise : les communes sont le premier acteur institutionnel réactif aux besoins de la population (distribution de masques, protection et accompagnement des personnes les plus fragiles). La crise continue : il convient de maintenir et de développer la plateforme de bienveillance citoyenne. »

La crise générée par le Covid-19 aura-t-elle un impact financier qui pourrait se traduire en termes de fiscalité ?

« Nos finances sont saines. En six ans, nous avons rétabli nos marges de manœuvre et désendetté la Ville. Nous avons aussi réalisé plus de 50 M€ d’investissement. Tout ça sans augmenter les impôts : nous les avons même baissés. Cette gestion rigoureuse nous a permis de faire face aux dépenses sociales, sanitaires et techniques qu’il a fallu engager en urgence.

« Je ne crois pas à l’écologie punitive, celle qui contraint. Je crois à l’écologie du quotidien. »

Avec la crise économique et sociale qui se profile, la Ville devra faire face à une hausse de ses dépenses sociales, au regard des situations individuelles et familiales qui vont se dégrader. Gouverner, c’est choisir?! Notre choix est fait depuis 2014 : nous n’augmenterons pas les impôts. »

La santé était déjà l’une des préoccupations majeures des Sénonais. En ferez-vous une priorité de votre mandat ?

« En matière de santé, c’est l’État qui a la main : je salue d’ailleurs l’investissement du personnel soignant. Une Ville a la connaissance du terrain : elle facilite et accompagne. Nous soutenons actuellement deux projets de maisons médicales (médecins et paramédicaux).

La santé, c’est aussi la qualité de vie. Et là, nous avons les moyens d’agir directement : amélioration de l’alimentation dans les cantines, poursuite de la lutte contre l’habitat insalubre, promotion du sport-santé dans toutes les écoles, création d’un parcours sport et nature dans la plaine Champbertrand. Ce sont les chantiers que nous mènerons au cours du prochain mandat. »

Quels sont les projets phare de votre programme ?

« La colonne vertébrale de la ville, c’est la gare, le centre-ville, les quartiers, la zone des Vauguillettes. Au terme de ce mandat, d’importants travaux ont déjà été menés dans ces secteurs, nous poursuivrons le travail.

Nous avons pris soin d’adosser nos projets à des programmes de financement nationaux : Action cœur de ville, le renouvellement urbain et Territoires d’industrie. Deux projets phare : la poursuite de la rénovation du cœur de ville et la transformation des Arènes et des Champs-Plaisants. Il y a les promesses, et puis il y a les actes : nous avons déjà lancé la poursuite de l’aménagement des quais, puis s’en suivra la transformation des promenades.

Autre priorité : la sécurité. Nous continuerons le déploiement de la vidéoprotection et le renforcement de la police municipale. »

De quelle manière entendez-vous promouvoir les questions environnementales au cours des cinq prochaines années ?

« Je ne crois pas à l’écologie punitive, celle qui contraint. Je crois à l’écologie du quotidien, celle des petits gestes qui, répétés, changent les choses. Doter chaque foyer d’un kit pour réduire la consommation d’eau, planter 500 arbres, poursuivre l’extension du réseau de chaleur : c’est ça l’écologie du quotidien.

En matière d’aménagement, nous avons beaucoup travaillé sur la Charte des espaces publics pour privilégier des matériaux et du mobilier urbain éco-responsables. Nous nous sommes aussi réappropriés la rivière, avec l’aménagement des quais permettant de relier par la piste cyclable Saint-Denis à Armeau. Nous allons continuer à développer les mobilités douces en créant un réseau de 20 km de pistes cyclables en ville. »

Quel est le profil que vous souhaiteriez conférer à la ville à horizon cinq à dix ans ?

« Nous voulons que Sens soit une ville attractive. La proximité de Paris est un atout : nous pouvons attirer des jeunes ménages ou des retraités qui veulent bénéficier de tout ce que peut offrir Paris (travail, loisirs, culture, etc.) et en même temps du charme et des avantages de la province, notamment en matière de logement et de cadre de vie. Pour accueillir ces nouveaux résidents, il faut se doter des infrastructures nécessaires : un conservatoire de théâtre, musique et danse (c’est fait depuis peu), une cité éducative et sportive, des promenades rénovées et des quais prolongés et la poursuite de la reconquête de l’Île d’Yonne. Notre ambition : faire de Sens la ville de toute une vie. »

Source : L’Yonne Républicaine.