Sélectionner une page

Les projets du groupe Panhard, spécialisé en immobilier d’entreprises, ne font pas l’unanimité à Sens. Notamment l’implantation, dont on ne sait pas si elle se fera, d’un géant de l’e-commerce européen. Ce samedi 17 avril 2021, une manifestation de protestation est organisée en zone des Vauguillettes, là où Panhard souhaite s’implanter. Les arguments pour et contre de Marie-Louise Fort et Mathieu Bittoun.

POUR

Des emplois

« Heureusement qu’il y a encore des gens qui ont de l’argent et qui le placent dans l’économie », répond Marie-Louise Fort, la présidente de l’agglomération, évoquant les difficultés de la situation économique post-covid et le chômage qui en découlera inévitablement. Le premier projet Panhard devrait créer entre 250 et 300 emplois en zone des Vauguillettes. Auxquels il conviendra d’ajouter des emplois périphériques générés par les prestations d’entretien et de maintenance, les transports, la restauration et la formation, une contribution importante aux finances publiques locales avec une hausse des recettes fiscales du territoire (taxes d’aménagement, taxes foncières, cotisation foncière des entreprises). « Cela va par ailleurs représenter du travail pour les entreprises locales qui vont réaliser les travaux. »

Quant au second projet dont on ne sait s’il se fera à Sens, celui qui concerne la plateforme logistique du géant de l’e-commerce allemand, Panhard avait fait miroiter qu’il pourrait générer autour de 2.500 emplois dont la moitié en CDI.

De l’attractivité

Les projets de Panhard devraient renforcer l’attractivité du territoire en attirant de nouvelles entreprises. Le Sénonais, situé aux frontières de la région parisienne et disposant d’axes de communication nombreux (autoroutes, routes, rail), constitue une bonne alternative pour qui cherche à s’installer. 

L’implantation d’un géant du e-commerce, si elle devait se faire, ne manquerait pas de créer des conditions favorables à l’agglomération et susciter un dynamisme économique.

CONTRE 

Des emplois au rabais

« 2.000 emplois promis, ce sera dans les faits 200 ou 300, il suffit de voir ce qui s’est fait ailleurs. Un emploi créé dans l’e-commerce, ce sont 2,5 emplois détruits dans les commerces de proximité », estime Mathieu Bittoun, l’élu d’opposition Sens écologie et solidarité. Qui dénonce par ailleurs « des emplois précaires effectués dans des conditions de pénibilité avérées, une rotation du personnel très élevée, une formation minimale des salariés, l’absence de garantie sur la durée de l’activité. »

L’artificialisation des terres agricoles

« Le groupe Panhard est loin d’être le groupe familial que l’on nous décrit?; il présente un mode de développement très inquiétant. Il va artificialiser les sols et contribuer à augmenter le trafic routier, la pollution. » Mathieu Bittoun et les opposants au projet de plateforme logistique dénoncent un « nouveau recul de l’activité agricole avec la destruction de 40 hectares ». Et taxe Panhard de greenwasking.

De nombreuses nuisances

Mathieu Bittoun pointe du doigt « l’augmentation terrible du trafic routier : près de 1.000 mouvements quotidiens de poids lourds et plus de 2.500 mouvements de véhicules légers, c’est-à-dire de grosses camionnettes ». Dénonce la pollution que la noria de véhicules va produire. Il souligne en outre « les nouveaux coûts de voirie et de réseaux récurrents pour la collectivité qui devront être assumés quel que soit le destin de ce projet ».

Source : L’Yonne Républicaine.